PLV : où vont les déchets ?
La publicité sur le lieu de vente (PLV) entre dans la catégorie des éléments d’ameublement (DEA), l’une des 14 filières REP* définies par les pouvoirs publics pour réglementer la gestion des déchets.
Quelle fin de vie pour les PLV, ces publicités majoritairement utilisées en magasin sous forme de totem ou présentoirs pour mettre en évidence des produits ou signaler un espace de démonstration ? Le caractère éphémère de ce « mobilier », majoritairement composé de carton ou matière plastique, pose la question de son empreinte carbone, son traitement et/ou recyclage après un usage généralement assez court (une quinzaine de jours en moyenne). Une étude réalisée il y a quelques année par Popai (Association des Professionnels du Marketing Point de Vente) avait évalué à « environ 100 millions de tonnes par an » le volume de déchets issus du secteur de la PLV.
Un tri qui a longtemps laissé à désirer
L’enquête avait notamment soulevé plusieurs points défaillants, notamment dans les processus de tri de ces supports promotionnels surtout lorsqu’ils contiennent plusieurs matériaux « difficiles à séparer ». A partir d’une série d’observations réalisées chez des utilisateurs, Popai avait estimé que les PLV multimatériaux « finissaient, dans la grande majorité des cas (67%) avec les ordures ménagères, et à 33% aux encombrants ».
Quant à la PLV carton, le document précisait qu’elle était « triée de manière générale avec le reste des emballages, pour peu que le lieu de vente ait mis en place ce type de tri » (producteurs, distributeurs, collecteurs, acteurs de la grande distribution, etc.).
A l’époque, signale encore l’étude, « seule une petite partie des PLV était reprise par l’annonceur » dans la perspective de leur recyclage : beaucoup de marques de luxe (de cosmétiques notamment) s’engageaient dans ce processus vertueux, non pour des raisons exclusivement éthiques, mais afin d’éviter que ces dispositifs ne se retrouvent, après usage, « en vente sur Internet».
Enfin, Popai indiquait avoir observé « les pratiques les plus disparates et les moins contrôlées » dans le secteur des petits commerces indépendants (les boutiques), certaines de leurs installations publicitaires « pouvant être laissées à l’abandon sur les trottoirs », malgré le risque d’amende encourue.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Un éco-contribution obligatoire
En 2013, le législateur a mis en place une filière de gestion de déchets spécifiquement dédiée aux produits d’ameublement et autres éléments décoration amovibles, catégorie dans laquelle sont englobées les PLV. Deux éco-organismes, EcoMobilier et Valdélia, agréés par l’Etat jusqu’en 2023, sont chargés d’organiser la collecte et le traitement de ces DEA (Déchets d’Eléments d’Ameublement) en vue de leur revalorisation. Mais le principe de responsabilité incombe véritablement aux fabricants et autres « metteurs sur le marché », désormais contraints par la Loi à déployer auprès de leurs clients un système de collecte individuel homologué par l’Etat, OU de s’en remettre, moyennant un le versement d’une éco-contribution, à l’un des deux partenaires officiels de la filière DEA pro.
Afin de réduire les surcoûts générés par ce programme, mais aussi pour formaliser un engagement sincère en faveur de l’environnement, beaucoup de professionnels du secteur de la PLV tendent aujourd’hui à privilégier l’emploi de matières déjà recyclées ou recyclables dans la confection de leurs produits.
*Principe de Responsabilité Elargie des Producteurs (REP)