Publicité sur trottoir : coup de frein à Nantes et Bordeaux
Lancé dans le cadre du dispositif France Expérimentation, qui permet aux entreprises de déroger à certaines réglementations en vigueur pour tester des procédés innovants, le marquage éphémère sur les trottoirs, initialement autorisé dans plusieurs agglomérations pour une durée de 18 mois, a finalement été suspendu par le gouvernement dans deux d’entre-elles, à Nantes et Bordeaux en raison d’une concertation jugée « insuffisante » avec les acteurs locaux concernés.
L’avenir de la réclame se dessinera-t-il à l’horizontal, entre la semelle de nos souliers et le pavé des trottoirs ? Ce nouvelle technique de communication visuelle, mise en œuvre à Lyon depuis le 26 décembre, a été suspendue dans deux autres métropoles françaises, Nantes et Bordeaux pourtant concernées au départ – comme la capitale rhônalpine – par le décret n° 2017-1743 (en date du 22 décembre 2017) qui permet, sur ces territoires urbains, de déroger à certaines règles du Code de la route et du Code de l’Environnement afin d’y expérimenter « des marquages au sol biodégradables à des fins publicitaires ».
Matière biodégradable
Cette mesure libérale, qui élargit aux chaussées l’éventail de supports disponibles pour les marques sur l’espace public, est toutefois compensée par des normes très précises qui en réglemente la pratique : ce cadre strict fixe à la fois des dimensions (2,50 m² maximum et des intervalles d’au moins 80 mètres entre chaque annonce) et définit une méthode d’inscription, laquelle opérée par projection ou application, doit obligatoirement être effectuée à travers un pochoir avec de l’eau ou des peintures biodégradables « à base aqueuse ou de craie comportant un traitement antidérapant » signale le décret cité plus haut. Le système de haute pression utilisé à Lyon limite à quinze jours la durée de vie du marquage qui s’estompe de lui-même sans intervention extérieure.
Nantes pose son « veto »
A Nantes, ce mode de diffusion a été accueilli par les élus locaux avec beaucoup plus de circonspection, au point que la municipalité, dans un communiqué diffusé deux jours seulement après l’entrée en vigueur du décret ministériel, annonçait son intention de n’autoriser le déploiement d’aucune publicité sur le sol afin, dit-elle, de s’épargner « une pollution visuelle inutile » qui nuirait « à la sécurité et la cohérence des messages » transmis par la signalétique officielle.
Des remarques prises en compte par le gouvernement qui, faute d’avoir engagé une dialogue préalable avec les acteurs locaux sur ce sujet, a décidé de faire table rase et de suspendre l’expérimentation à Nantes et aussi… à Bordeaux où le même veto a été posé en raison de l’incompatibilité du dispositif avec le règlement local de publicité intercommunal (RLPI) adopté par le conseil d’agglomération.